22 juin 2013
Voilà un solstice d'été passé loin de cette pauvre place des Palmistes prise en otage par une "fête de la musique", aux vociférations sincèrement haineuses et faussement musicales beuglées par des paumés en quête d'identité et gesticulant sous des casquettes à l'envers.
Avec un petit groupe de stagiaires finissant une formation en Tourisme Vert, nous sommes allés sous les frondaisons de la forêt guyanaise écouter la vraie musique, celle de la nature et des étoiles...
Cette belle journée solsticiale, placée sous le signe et la présence de notre étoile, fut riche de belles rencontres, tant naturelles qu'humaines, dans l'harmonie du monde et le secret de la nature...
Louis, l'âme du camp Cariacou |
La journée solsticiale commença au camp Cariacou de Thomas Saunier. Dans ce camp magnifique au coeur de la forêt, la forêt nous réserve un accueil coloré et chaleureux, autour de Louis, un guide amérindien, dont la gentillesse et le sens du partage nous plonge simplement et en profondeur dans l'harmonie avec la Nature... Je n'oublie pas ici de remercier tout autant Sako et Alain, animateurs saramakas aux qualités humaines aussi grandes que discrètes....
Les découvertes et les activités s'enchaînent ici au rythme de la nature, dans une éloge de lenteur attentive et de beauté jamais interrompues.
L'Homme ici, est à l'écoute des autres, de l'environnement et de lui même....
La Nature sait récompenser ceux qui écoutent et regardent avec respect et humilité, et sous notre étoile célébrée, un festival de couleurs vint animer la journée
Ainsi, dans le patchwork des verts de la sylve amazonienne, les Boas de Cook, papillons multicolores, toucans, fleurs écloses, singes et moutons paresseux, apportèrent leurs touches lumineuses et variées, comme pour participer à cette communion primordiale...
Puis la pirogue, glissant dans les méandres du fleuve Kourou, sous le regard curieux et méfiant des singes hurleurs et des paresseux, nous ramena vers la route moderne, grâce à laquelle nous avons rejoins l'Auberge de la Crique Grand Laussat où nous attendait la famille Rube pour la fin de cette longue mais agréable journée...
Le soir, le décor est planté, une table d'hôte ruisselante de mets et de fruits, une crique dispensant sur les carbets la quiétude d'une forêt accueillante, les belles rencontres entre voyageurs autour de la gentillesse sincère et naturelle de Maud et Christophe...
Sans oublier Dame la lune qui de son œil unique et étincelant,prolongeant l'ardeur de son frère le Soleil, nous éclairait de sa lueur étincelante révélant la nature environnante jamais assoupie...
Puis la pirogue, glissant dans les méandres du fleuve Kourou, sous le regard curieux et méfiant des singes hurleurs et des paresseux, nous ramena vers la route moderne, grâce à laquelle nous avons rejoins l'Auberge de la Crique Grand Laussat où nous attendait la famille Rube pour la fin de cette longue mais agréable journée...
Le soir, le décor est planté, une table d'hôte ruisselante de mets et de fruits, une crique dispensant sur les carbets la quiétude d'une forêt accueillante, les belles rencontres entre voyageurs autour de la gentillesse sincère et naturelle de Maud et Christophe...
Sans oublier Dame la lune qui de son œil unique et étincelant,prolongeant l'ardeur de son frère le Soleil, nous éclairait de sa lueur étincelante révélant la nature environnante jamais assoupie...
Ce soir là, 21 juin, la Lune prolonge l'éclat de son frère le Soleil ! |
Car si il est des moments privilégiés pour célébrer la Nature, ce sont bien les solstices, ces fêtes du Soleil qui marquent les journées les plus courtes (solstice d'hiver) ou les plus longues de l'année où, ce 21 juin, l'astre y brille dans sa plus longue orbe.
Autrefois, dans leurs diversités respectives, les Hommes célébraient à l'unisson cet événement astronomique, de la danse du soleil des indiens lakota aux feux de la Saint Jean; et les peuples depuis la nuit des temps ont conservé la tradition cette journée sacrée.
Autrefois, dans leurs diversités respectives, les Hommes célébraient à l'unisson cet événement astronomique, de la danse du soleil des indiens lakota aux feux de la Saint Jean; et les peuples depuis la nuit des temps ont conservé la tradition cette journée sacrée.
Car le Soleil, incarne la vie et les cycles de la Nature, il est la puissance originelle de l'existence, et même le sage chrétien Saint François d'Assise l'avait compris :
"Loué sois tu Dieu, mon Seigneur,
à cause de toutes les créatures,
Et singulièrement pour notre frère Messire le Soleil,
Qui nous donne le jour et la lumière !
Il est beau et rayonnant d'une grande splendeur,
Et il rend témoignage de Toi, Ô mon Dieu !
Loué soyez-vous, mon Seigneur,
pour notre sœur la lune et pour les étoiles !
Vous les avez formées dans les cieux, claires et belles"
Saint François d'Assise , extrait du cantique des créatures, 1225
Les populations, conscientes de cette vérité continuent l'adoration de l'étoile, consciemment ou inconsciemment, et ce malgré les tentatives de récupération ou de détournement des rites anciens.
Ainsi les solstices d’Été et d'Hiver devinrent-ils, dans le calendrier chrétien, les fêtes des deux Saint Jean. Les chrétiens s'attachèrent ainsi a donner au Christ ("né" le 25 décembre) une dimension solaire, par Jean le Baptiste (24 juin) d'une part, qui annonce l'arrivée du nazaréen, et Jean l’évangéliste (27 décembre) d'autre part, qui annonce son retour.
Il faut noter ici que l'Eglise chrétienne primitive, sans le reconnaître explicitement bien sûr, "récupère" cette réalité mystique des cycles naturels solaires : en effet, le solstice d'Hiver (vers le 24 décembre) cette journée la plus obscure de l'année annonce le début de la phase lumineuse, et le solstice d’Été, journée la plus lumineuse, quant à lui, annonce la phase d'obscurité à venir...Ainsi, le personnage du Christ que l'on représente initialement dans l'art roman, non en crucifié mais en majesté dans un mandorle solaire, ne dit-il pas justement : "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse" (St Jean, 3/30)
Il faut noter ici que l'Eglise chrétienne primitive, sans le reconnaître explicitement bien sûr, "récupère" cette réalité mystique des cycles naturels solaires : en effet, le solstice d'Hiver (vers le 24 décembre) cette journée la plus obscure de l'année annonce le début de la phase lumineuse, et le solstice d’Été, journée la plus lumineuse, quant à lui, annonce la phase d'obscurité à venir...Ainsi, le personnage du Christ que l'on représente initialement dans l'art roman, non en crucifié mais en majesté dans un mandorle solaire, ne dit-il pas justement : "Il faut que lui grandisse et que moi je décroisse" (St Jean, 3/30)
Ainsi est le paradoxe de cette religion intolérante et meurtrière appuyant sa légitimité et sa symbolique sur la récupération des rites et des cultes des religions anciennes qu'elles va tenter de détruire durant des siècles... Il en est ainsi des fêtes solsticiales, tradition sacrée qui reste vivante au secret des religions nouvelles. Mais je reconnais aux "Pères de l'Eglise" une certaine sagesse et intelligence (cela dit très commerciales) d'avoir su, tout en les niant officiellement, respecter les cycles anciens.
Car on ne peut fermer les deux portes de Janus, l'obscure et la lumineuse, ces marqueurs naturels des cycles immuables de la vie... Et cela dérange le Moderne, cet orgueilleux qui refuse de reconnaître sa dépendance à la Nature...
Alors, il défigure d'abord les fêtes païennes, mais elles résistent toujours comme la racine qui fend la pierre, à travers les feuilles du sapin honorées et décorées au solstice hivernal ou les danses illuminées par les feux du solstice estival.
Alors, il défigure d'abord les fêtes païennes, mais elles résistent toujours comme la racine qui fend la pierre, à travers les feuilles du sapin honorées et décorées au solstice hivernal ou les danses illuminées par les feux du solstice estival.
Les Feux de la Saint-Jean d'après Jules BRETON Photogravure - 1891 |
Puis dans un deuxième temps, pour tenter une nouvelle fois de détruire ces forces naturelles qui imposent le respect et l'humilité, les incultes veulent aujourd'hui les détourner dans le consumérisme... C'est ainsi que pour beaucoup, le solstice d'hiver, devenu Noël avec le chrétiens, n'est plus aujourd'hui qu'une fête commerciale aux cadeaux obligatoires et futiles, et que le solstice d’Été, cherche à être est réduit à cette "fête de la musique", superficielle et consumériste...
La même démarche est observable concernant Sahmain, devenue Toussaint puis Halloween !
La même démarche est observable concernant Sahmain, devenue Toussaint puis Halloween !
Alors n'en déplaise aux thuriféraires de Jack Lang, je ne céderai jamais aux modes de cette société de "consumation" qu'ils cherchent à nous imposer mondialement, pour détruire les racines qui jugent leurs frasques imbéciles et leurs pouvoirs illégitimes...
Ma musique est celle de mes ancêtres, et de cette terre pour laquelle ils se sont aimés et parfois battus, pour nous transmettre l'amour et le respect de la Vie.
Les feux de la Saint Jean s'allumeront toujours les sommets des collines et au secret de nos coeurs !
Erwan Castel, Cayenne le 22 juin 2013
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